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Ukraine : la révolution contre-attaque

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Après la décision du président Viktor Ianoukovitch de suspendre les négociations portant sur l’accord de libre-échange avec l’Union Européenne pour se tourner vers la Russie, l’opposition ukrainienne contre-attaque. Certaines figures familières nous rappellent ainsi la révolution orange de 2004 …

Il y a tout d’abord Victor Iouchtchenko, ancien Président ukrainien, une des têtes d’affiche – avec Ioulia Timotchenko, aujourd’hui emprisonnée- de la révolution orange  qui avait débuté après l’annonce de la victoire de Ianoukovitch aux élections présidentielles. Après des mois d’occupation de la place de l’Indépendance, ils avaient réussi à provoquer l’annulation du scrutin par la Cour Suprême. Le suivant avait consacré la victoire des oranges.  Néanmoins, le mandat présidentiel de Ioutchenko avait déçu ses supporters. En effet, les réformes économiques et démocratiques promises n’avaient pas obtenus les effets escomptés, provoquant le désamour des Ukrainiens, jusqu’à 2010 et l’élection de l’opposant pro-russe Ianoukovitch face à Timotchenko. Aujourd’hui Iouchtchenko a l’occasion de refaire parler de lui. Il n’est pas seul néanmoins dans l’opposition pro-européenne. Le mouvement a d’abord été lancé par les étudiants, puis repris par l’ensemble de la société civile via les réseaux sociaux. Les partis politiques d’opposition ont ensuite pris le relais pour assurer la logistique et la coordination du mouvement, mais contrairement à 2004, aucun leader emblématique ne semble émerger.

Les manifestants, de caractéristiques et d’idéologies variées, ont en commun le rejet de l’Union douanière russe.  

Ce projet proposée par le président Poutine, semble être celui vers lequel se dirige aujourd’hui le président Ukrainien, même s’il affirme le contraire en arguant que le but de son récent voyage en Russie n’était que de discuter d’un partenariat stratégique entre les deux pays. L’union douanière, que souhaiterait voir se concrétiser Moscou, regrouperait ainsi la Russie, l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan et sonne comme un relent d’Union soviétique pour les Ukrainiens qui la rejettent.

Les opposants pro-européens,  sont rassemblés pacifiquement sur la place de l’Indépendance, depuis l’annonce de la fin des négociations avec l’UE : certains surnomment déjà ce mouvement « l’Euro-révolution ». Si les rassemblement se veulent pacifiques, la police ukrainienne, elle, a déjà fait œuvre de violence le 1er décembre, procédant à une évacuation forcée qui a fait une centaine de blessés. Le gouvernement Ukrainien avait fixé l’ultimatum au 8 décembre pour leur retrait, mais aujourd’hui, de nombreux manifestants étaient encore présents. Après une journée d’observation et de manœuvres stratégiques, le gouvernement a ordonné l’évacuation de la place en fin d’après-midi.

L’opposition n’est pour l’instant structurée qu’autour de son attrait pour l’Union Européenne, encore que les modalités et les calendriers divergent selon les mouvements. Si elle bénéficie pour l’instant d’un fort soutien de la population, elle devra se prouver capable de mériter cette confiance sur la durée, défi que les Oranges de 2004 n’avaient pas réussi à relever.

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